Aucune trace, si ce n’est la stèle élevée là, peu ou prou à équidistance des clochers de Berrwiller, Hartmannswiller, Soultz et Wuenheim, pour commémorer, en 2009, la reconnaissance officielle de la communauté de paroisses « Saint-Georges au pied du Vieil-Armand ».
De fait, le nom de Saint-Georges est resté bien plus présent dans la mémoire collective que celui d’Alswiller. La raison en est sans doute qu’une chapelle Saint-Georges a survécu au village disparu jusqu’en 1793, avant d’être détruite à son tour. Elle n’a laissé à la postérité qu’un bas-relief de son maître-autel, conservé à l’église Saint-Maurice de Soultz.
Pour en savoir plus sur Alswiller, il faut donc consulter historiens régionaux et locaux, les Materne Berler, Johann Daniel Schoepflin, Auguste Gasser, Charles Knoll et autres, qui se sont passé le relais de génération en génération, se complétant, ou se contredisant à l’occasion. Tous s’accordent néanmoins pour situer l’origine du nom Alswiller dans « Alsviller, la villa d’Alisius », qui attesterait d’une origine gallo-romaine. Idem pour son emplacement : à l’ouest de la butte Saint-Georges. Pour le reste, Edmond Zinderstein, qui fut membre de la société d’histoire Les Amis de Soultz, a sans doute été l’auteur de la plus récente recension sur le sujet. Il y remarque, entre autres, l’absence d’archives locales sur Alswiller, tout en compilant des notes provenant de Colmar, Bâle et Porrentruy, et relève que les seules fouilles jamais entreprises sur la butte le furent par Max de Ring, au XIX e siècle.
Cet archéologue, dessinateur et historien franco-allemand y aurait reconnu une motte castrale. Zinderstein contredit aussi, en passant, la thèse, émise par Berler et reprise par d’autres, selon laquelle « l’église-mère de Soultz se trouvait à Alswiller ». Peu probable, selon l’historien de Soultz, puisque les églises-mères se reconnaissaient à des lieux en « -irch ». Sans compter, comme le note Gasser, dans le Livre d’or de la Ville, que « dès 1135, Soultz formait une paroisse, de laquelle dépendaient d’autres églises et des chapelles ». Donc, en conclut Zinderstein : « Alswiller pourrait bien n’avoir été qu’un village ordinaire. »
Les querelles d’historiens ne demandent sans doute qu’à reprendre force et vigueur, en attendant qu’un jour, de nouvelles trouvailles archivistiques, ou de nouvelles fouilles, viennent corroborer – ou infirmer – l’une ou l’autre thèse. Edmond Zinderstein notait lui-même, en conclusion, que son étude « pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ».
En attendant, le 11 novembre prochain, les paroissiens de la communauté Saint-Georges s’apprêtent à renouer avec la tradition, comme ils avaient recommencé de le faire en 2009, en allant se recueillir sur ces lieux, aujourd’hui plantés de vignes et de champs de maïs, et où vaquaient jadis leurs ancêtres.
DÉJÀ PARU Saint-Léger (14 juillet) ; Butenheim et Hammerstatt (19 juillet) ; Leibersheim et Durrengebwiller (29 juillet) ; Bleienheim et Sermensheim (5 août) : Birlingen (12 août) ; Oberkirch et Kollwiller (19 août).
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