lundi 21 décembre 2009
Pierre Moscovici ferme la compostière des Landes à Fesches-le-Châtel
Dossier mal conduit, faute écologique et économique. Pierre Moscovici n’y est pas allé par quatre chemins pour faire part de sa décision. Il ferme la compostière des Landes dans la forêt de Fesches-le-Châtel qui a coûté 6 M€ car ça ne marche pas. Et il engage un contentieux avec le constructeur et le maître d’œuvre.
La décision est ferme et définitive. Pierre Moscovici, le président de la CAPM, a annoncé hier la fermeture pure et simple de la compostière des Landes, l’usine de compostage chargée du traitement des boues, située dans la forêt de Fesches. Et cette décision va sans doute faire l’effet d’une bombe car Pierre Moscovici ne se prive pas de montrer du doigt ceux qui sont allés à la faute dans cette affaire. « Nous payons l’obstination, l’absence de dialogue et l’autisme de nos prédécesseurs. Ils ont voulu coûte que coûte réaliser cet équipement sans l’avis de la population, voire contre elle. Ce dossier a été mal pensé, mal conduit, c’est une faute écologique et économique. Faire supporter aux riverains ces erreurs, je m’y refuse absolument ».
Il n’est pas question de laisser cette usine devenir une friche
Avant de trancher, Pierre Moscovici a décidé de faire procéder à des essais pendant 4 mois, de juin à octobre, suivis d’une autre période d’un mois pour décider. « Nos collaborateurs ont été d’une disponibilité permanente, irréprochables, au-delà du raisonnable même ». Rapports, mesures d’odeur, témoignages de riverains, comptes rendus d’experts en main, trois hypothèses se présentaient alors au président de l’Agglo qui ne cache pas qu’il a sans doute pris là sa décision « la plus difficile depuis mon arrivée à la présidence de la CAPM ». Trois hypothèses donc : « Ça marche mais ne croyant pas à la providence, je ne l’ai jamais pensé. Ça marche avec des aménagements qui seraient à la charge du constructeur. Ça ne marche pas : nous fermons l’usine et engageons un contentieux sévère avec le constructeur et le maître d’œuvre ». La troisième hypothèse a été retenue car selon lui, les conditions d’exploitation pour limiter les nuisances olfactives étaient trop acrobatiques : « on peut limiter les odeurs sans totalement les éliminer en faisant fonctionner l’usine à 50 % du tonnage initial et en faisant appel à des procédés sans réelle garantie. Comment peut-on accepter qu’un outil tourne à 50 % de son potentiel pour satisfaire la norme en ayant payé 100 % du prix ? Je ne me sens pas le droit d’imposer cette contrainte aux riverains et je ne veux pas que le contribuable ait déboursé plus de 6 M€ pour un procédé qui ne marche pas. Je ne suis pas opposé à la valorisation des boues mais aux nuisances ».
Que deviendra cette usine ? Valoriser le bâtiment et ses équipements est la solution prônée actuellement avec quelques pistes : le traitement et le tri des mâchefers issus de l’usine d’incinération, le traitement des déchets de bois issus des scieries. « En tout cas, il n’est pas question de laisser cette usine devenir une friche qui aura coûté plus de 6 M€» clame le président. Et la CAPM va désormais chercher à établir les responsabilités de ce fiasco « pour éviter qu’il pèse trop sur la collectivité ».
Cela sous entend d’entrer en contentieux avec le constructeur et le maître d’œuvre. « Une bataille juridique s’engage. Il est possible que les torts soient plutôt du côté du maître d’œuvre. Ce sera au juge de trancher », lâche Pierre Moscovici, persuadé d’avoir pris la bonne décision.
Michel Schuler
Email Newsletter
Like what you read here in this blog post?
Get more like it delivered to your inbox daily.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire